J'ai eu mon premier appareil photo comme cadeau pour bons résultats scolaires en CM2 (oui, à l'époque, j'étais encore un petit génie). C'était à l'ère de l'argentique, où développer des photos coûtait un bras, mais où je n'avais pas à m'en soucier, le développement étant à la charge de mes parents. Ma petite sœur était l'un de mes modèles favoris et je ne compte pas le nombre de fleurs qui ont subies mes flashs. Des (petits) cartons de ces photographies me suivent depuis des années, je m'y replonge de temps en temps, j'en ressors quelques-unes du carton pour les avoir près de moi, en jette d'autres, insignifiantes ou dont le souvenir n'a plus de sens aujourd'hui.
A chaque retour de colonie de vacances, de voyage scolaire, de vacances en famille, j'avais au moins une pellicule à faire développer. Photos maladroites, floues, doubles à donner... Pas de scrapbooking, quelques boîtes, quelques albums, me revoir à 8 ans avec un caleçon jaune à motifs ou une robe pierrot avec des baskets montantes, hésiter à jeter la seule photo de moi sur une scène, trop floue... Revoir des visages oubliés aux noms oubliés, se remémorer...
Et tous les bons souvenirs s'arrêtent à peu près à la même époque, celle du passage au numérique, assez tardive pour moi. On ne se remémore plus de la même façon, mais on jette toujours les photos floues, insignifiantes, ou dont le souvenir n'a plus de sens aujourd'hui, dans une corbeille...
