samedi 16 août 2014

L'épopée Pôle Emploi

(Essayez de dire ce titre très vite plusieurs fois de suite pour voir !)

Ce n'est pas dans mes habitudes de pester contre La Poste, La SNCF, la Sécu, l'Education Nationale ou Pôle Emploi, même si cette discipline semble un sport national de haut niveau. Au contraire, j'ai été élevée par des parents (assimilés) fonctionnaires, je revendique avoir bénéficié d'un système éducatif laïc et gratuit pendant ma longue scolarité, et suis plutôt satisfaite de vivre dans un pays où je n'ai pas à choisir entre remplir mon frigo ou aller chez le dentiste (même si ma 32ème dent est toujours en suspens, mais c'est plutôt à cause de mon mauvais choix de dentiste que du système de remboursement toutefois perfectible). J'ai été une des seules personnes à être heureuse de la grève des trains en juin dernier : beaucoup moins de nuisances sonores, je pouvais enfin dormir la fenêtre ouverte. En plus, une de mes greluches travaille chez Pôle Emploi, et j'ai bien observé qu'elle y travaille vraiment. Et beaucoup. 

Donc, je ne peste pas par principe. Ou par avance.

Mais.

Mais terminant une formation, retournant à l'étape recherche d'emploi, envoi de CV et lettres de motivation à tout va, j'avais une petite question à laquelle j'avais besoin d'une réponse assez vite pour la transmettre ensuite à des employeurs potentiels. Comme à mon habitude, j'envoie un mail à ma conseillère, qui à défaut d'être aimable est fichtrement efficace : j'ai toujours réponses à mes questions dans un délai très raisonnable, sans bonjour-au revoir-cordialement dans le mail, mais après tout, l'efficacité est là.

Mais cette fois-ci, Mme la Conseillère est en vacances, elle en a certainement vraiment besoin, le chômage ayant peu baissé ces derniers temps, son boulot à elle a du être conséquent, chargé, etc. Donc, un mail automatique de réponse me renvoie vers une autre adresse mail à laquelle je m'empresse de reposer ma fameuse question, à savoir, suis-je éligible aux contrats aidés ?

La réponse de la personne cachée derrière cette nouvelle adresse mail comportait un bonjour-au revoir- cordialement, mais au milieu de tout ça, la réponse c'était plutôt "Hihi ! On sait pas trop ! Mais si vous venez nous voir à l'agence, on vous recevra ! Hihi ! Cordialement !" D'accord, je suis de mauvaise foi et j'exagère, mais il faut savoir que l'agence dont je dépend est à l'autre bout du monde, cachée dans l'impasse d'une zone d'activité économique et que heureusement j'ai croisé une personne qui en revenait la première fois que j'y suis allée, sinon, les secours seraient toujours à ma recherche. Donc, vous imaginez ma joie à devoir me déplacer pour la réponse à une question qui me paraissait simple : oui / non.

Bref me voilà partie pour 40 minutes de trajet, aller. Une fois sur place, 4 personnes devant moi, je ne devrais pas en avoir pour longtemps. Une salariée vient demander aux personnes dans la queue l'objet de leur demande, afin de voir si elle pouvait faire quelque chose pour nous. Aux 5 personnes présentes, elle a confirmé qu'il fallait voir avec ses collègues. Ah. Merci de votre intervention mademoiselle. 10 minutes d'attente et c'est mon tour (oui, oui, c'était rapide).J'expose mon problème à la personne de l'accueil qui me reçoit. Elle répond : "Je vais plutôt vous laisser voir ça avec ma collègue. Moi, je suis plutôt spécialisée sur les questions d'indemnisations." Bon. Stoïque, je re-attends la collègue. 3 minutes plus tard (maxi, c'était vraiment rapide), la collègue me reçoit. Et c'est là que je comprends que ma question n'était pas si simple. 

Les directives pour les emplois aidés ayant été revues le 7 août 2014. Et j'ai toujours plus de 26 ans. Et effectivement un peu moins de 50 ans. Et non, je ne suis pas non plus déclarée travailleuse handicapée. Reste à savoir si je suis demandeuse d'emploi longue durée ou pas (ben oui, j'étais en formation les 7 mois précédents, donc plus dans la case demandeur d'emploi "lambda"). Et que les textes sont sujets à interprétation. Interprétation que la madame n°2 va confirmer auprès d'une supérieure afin de me donner la bonne réponse. La bonne réponse étant "Oui, vous pouvez postuler pour des contrats aidés où vous ne coûterez pas grand chose à votre employeur qui sera par ailleurs exonéré d'un bon nombre de charges sociales pour votre poste."

Me voilà pleinement satisfaite de cette belle réponse. Bon, c'est pas le tout, mais j'ai 40 minutes de trajet pour rentrer chez moi répandre la bonne nouvelle auprès de mes potentiels futurs employeurs.


Résumé de l'histoire :
40 min X 2 = 1h20 de trajet aller-retour pour arriver à l'agence dont je dépends
13 minutes d'attente (maxi)
20 minutes de présence totale dans l'agence

D'où une petite évaluation personnelle et en toute bonne foi, évidemment :
Pertinence de mon agence de rattachement par rapport à mon domicile : 1/10
Temps d'attente et qualité d'accueil : 8/10
Pertinence de l'intervention de la jeune femme dans la file d'attente : 0/10
Qualité de la réponse : 8/10
Pertinence de me faire venir sur place plutôt que de me répondre par mail : 2/10
Clarté du gouvernement dans ses directives sur les emplois aidés : 3/10


(Oui, vous avez déjà vu cette image, mais je n'ai pas encore
 pris de photo de ma super agence.)

Et pour rester dans les bons clichés du demandeur d'emploi  : ***Jacques Higelin - Poil dans la main***



2 commentaires:

  1. Quand j'étais petite j'adorais la chanson d'Higelin, d'ailleurs je la connais par coeur.
    Ton aventure prouve que pour chercher à travailler, il ne faut pas avoir de poil dans la main justement !
    La recherche est un vrai travail en soi ! Lol !

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    1. Et oui ! et quand on est plus de 3 millions à chercher, c'est que la recherche n'est pas facile !
      Des bises à toi.

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