dimanche 27 avril 2014

Moi courir ? Jamais !

Et pourtant ! 
"Fontaine je ne boirai pas de ton eau... "

J'ai fait partie de ces clichés des bons élèves dans toutes les matières, sauf le sport. Et j'en concluais donc que c'est cette matière qui n'était pas intéressante, ou du moins, pas importante. Pas grave de ramener des mauvaises notes en athlétisme ou volley-ball du moment que je restais la première en français. Au lycée, une entorse au genou, l'opération liée à ça m'a permis de limiter ma participation au cours, et j'ai été ravie de me débarrasser de toute activité vaguement physique en obtenant le bac. Si on ajoute à une espèce d'aversion naturelle 10 (hum hum) kilos en trop, 10 ans de tabagisme, et plein d'autres bonnes excuses (pas le temps, le travail avant tout, je fais d'autres choses...), ça vous laisse une idée de mon niveau sportif et de mon admiration pour Winston Churchill et son fameux "No sport" quand on lui demandait le secret de sa longévité. 

Pendant 4 ans, j'ai participé à un atelier d'Arts Martiaux Historiques Européens. J'ai adoré ça, grâce au côté ludique, et bande de copains qu'il y avait. Les échauffements étaient vraiment sportifs (en tout cas en début d'année), et j'aimais bien l'idée de se taper avec des fausses épées, comme si on redevenait des enfants jouant à être des chevaliers, mais tout ça dans une démarche historique et culturelle, bien entendu. 

Ensuite, il y a eu la rencontre avec le viril-mais-doux. Qui vivait juste à côté d'une forêt. Où on pouvait courir. Mais je l'avais prévenu "Moi courir ? Hahahahaha ! Tu peux toujours essayer mais je préfère les gâteaux et les gauloises bleues." Et ben j'y suis allée quand même. En traînant les pieds. En disant que la prochaine fois je ne viendrais pas. En affirmant que 10 minutes, c'était largement suffisant pour moi. Et ça n'a pas vraiment pris.

Et puis, il y a eu le premier arrêt de tabac. Là, je voulais bien retenter de trottiner. Mais oups, rechute. Mais re-arrêt. Le vrai truc à dépasser pour moi, ça a été le regard des gens : comment arriver à courir au centre-ville de Montpellier sans faire attention au regard des passants ? Dur. Mais, en allant courir plusieurs fois avec mon viril-mais-doux, j'ai bien du me rendre compte que les passants ont bien d'autres choses à faire que de me regarder et de me juger. Et donc, depuis une mauvaise nuit où j'avais besoin d'une fatigue physique, je cours régulièrement.

Oui, je cours lentement alors que je vais plus vite en marchant. Oui, je cours malgré des kilos en trop, mais à chaque fois mon souffle s'améliore. Oui, je cours, de la musique dans les oreilles, et avec une application qui m'indique durée, distance et rythme de course, et les petits progrès qui à chaque fois sont des petites victoires ! J'ai encore du mal à assumer, à me motiver, mais la fierté d'être arrivée à enfiler des baskets et courir une demi-heure est tellement agréable qu'à chaque fois ça vaut le coup ! Mon but n'est pas forcément de perdre du poids et encore moins de faire un marathon, mais d'être en meilleure forme. Et aussi (ou surtout) de changer d'état d'esprit, se dire que, "ah, tiens, je peux le faire, je n'aurai jamais cru". ça fait un peu slogan publicitaire, mais c'est pas mal finalement ce "Yes we can !"


Parce que c'est dans mes oreilles quand je cours :




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