lundi 29 juillet 2013

Bamboleo, bambolea

Mon cher et tendre est le genre d'homme à avoir une guitare.
Et à en jouer. Et à ne pas vouloir se cantonner au rôle d'accompagnateur de chansons de feu de camp. 
Donc, pour un peu de technicité et en souvenir de ses deux années passées en Espagne, il a choisi le flamenco.
Alors, quand il me propose une soirée flamenco au Domaine d'O, j'hésite un peu (4 heures de guitare espagnole, vraiment ?), mais comme j'aime beaucoup le cadre de la soirée (et mon cher et tendre, ça va de soi), nous voilà partis samedi soir pour la soirée "Au temps des gitans".

Je n'avais que survolé la description, mais l'intitulé de la soirée, le cadre, et Manitas de Plata (mains d'argent en espagnol) comme invité d'honneur, j'avais plutôt confiance. Je gardais le souvenir d'une soirée flamenca où j'avais trouvé le temps un peu long, car peu familière du genre, j'avais quelques difficultés sur la durée avec les voix masculines. Il faut dire que l'ennui, sur une soirée d'un seul genre musical, je connais. Ecouter un concert de fado, au-delà de 3/4 d'heure, je commence à divaguer. Même réaction sur un concert de musique indienne, où j'avais été époustouflée par la technicité des musiciens.

La pinède, sympa pour pique-niquer avant le concert

Arrivés sur place, on nous annonce un peu de retard, ce qui nous permet de prendre un verre sous la pinède, dans une ambiance guinguette familiale. Plus tard, nous prenons place dans l'amphithéâtre, et commence la première partie : danse flamenca par le ballet "Las Estrellas del Sur". Première surprise : elles dansent sur une bande-son. Un peu dommage quand on sait qu'il y a 30 guitaristes en coulisses. Passons, la musique est variée, à peine trop forte pour qu'on entende les talons claquer sur le plancher, mais les danseuses sont belles, gracieuses, et les regarder se cambrer m'a rappelé toute la douleur que peut provoquer un lumbago !

Les danseuses s'effacent, les musiciens arrivent. Manito de Plata ne peut être sur le plateau, ce virtuose de 92 ans ayant eu un malaise. Nino Baliardo et Gipsy Dinasty jouent et chantent des airs qui nous paraissent étrangement familiers... Le cher et tendre sort son smartphone de sa poche, et fait une petite recherche sur google... Il s'avère que Nino Baliardo est le neveu de Manita de Plata et un ancien membre des Gipsy Kings.

Nous étions en train de voir un concert des Gipsy Kings sans le savoir !

Nina Baliardo à l'époque où il était encore Nino de Suerte

Quoiqu'on pense de ce groupe phare des années 1980, ce n'était pas ce que nous pensions voir sur scène. Le titre du spectacle, "Au temps des gitans" évoque clairement la musique des Balkans de Goran Bregovic, et Manitas de Plata est un joueur de flamenco traditionnel. Or les Gipsy Kings ne jouent que d'un seul courant spécifique de flamenco : la rumba (autrement appelée par mon cher et tendre le chiki-boum et tadak-tam-toum). Ce genre n'est pas forcément représentatif du flamenco, mais il a été très populaire. Nous avions compris assez vite que nous n'entendrions pas du flamenco traditionnel en voyant sur scène une batterie, des congas, une basse, mais aucun cajon. Un peu déçus car nous ne nous étions pas renseignés assez sur le contenu de la soirée, nous avons tout de même apprécié l'énergie dépensée sur scène, par Nino Baliardo, ses musiciens et les danseuses.




1 commentaire:

  1. Sauf dans certain cas bien particulier (et encore) la rumba n'est pas à classer dans le flamenco, surtout pas celle des Gipsy Kings, malgré tout le respect... Certains diront qu'il s'agit de flamenquillo (petit flamenco). La rumba fait partie de la culture gitane cela va sans dire, mais la rumba des Gipsy Kings reste toutefois très populaire.
    Et sinon la rythmique interminable, c'est un TOUM - TA - LAK - TAK - TOUM ...

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